Catégorie: Plan pauvreté

Article Furet 108 : Quand la petite enfance donne des ailes !

Politiques Publiques // 1000 Premiers jours & Ambition “ENFANCE = ÉGALITÉ”
Un article d’Isabelle Guillon Verne (paru dans le dossier du Furet N°108  (mars 2023) :
LE BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL dans la petite enfance : enjeux et espoirs (d’un clic ->En lire +)

Lettre ouverte aux professionnel.les de la petite enfance : 
“Quand la petite enfance donne des ailes !”

DEPUIS 2 ANS, JE SILLONNE LES ROUTES DE NOUVELLE AQUITAINE ET DES PAYS DE LA LOIRE, POUR ALLER  À LA RENCONTRE DES ACTEUR.RICES DE L’ACCUEIL DES TOUT-PETITS, DANS LE CADRE DE LA STRATÉGIE DE PRÉVENTION ET DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ DÉPLOYÉE PAR LE FURET DEPUIS 2021.

 

Dans ce cadre, deux jours de formation sont proposés sur les thématiques des Arts et de la Culture, de l’Égalité et du Langage. Ces formations entièrement financées par le Ministère de la Santé et le Ministère des Solidarités, bénéficient à de nombreux.ses professionel.les dont certain.es, pour la première fois.
Assurément, l’impact de ces formations fait apparaître le grand besoin des professionnel.les de la petite enfance d’avoir des espaces d’échanges de leurs pratiques, afin de reconstituer un bagage de connaissances actualisées sur les enjeux en éducation et neurosciences et de revenir aux fondamentaux des compétences et besoins de la petite enfance.

Ses propres ressources pour déployer celles des autres
Une formation de deux journées, où chacun.e est invité.e à faire l’expérience de ses ressources humaines pour entrer petit à petit dans la compréhension de celles du tout-petit ; sujet central de nos questionnements, de nos réflexions, de notre volonté de développer un accompagnement de qualité. Jeux corporels, jeux créatifs de mise en valeur des expériences individuelles et des compétences développées sur nos terrains respectifs créent des espaces de travail d’une grande richesse. Chacun.e appréhende les thématiques en découvrant les effets sur soi pour une approche plus significative de l’enfance. Combiner l’exploration personnelle et collective avec la réflexion pédagogique favorise l’appropriation et la construction de possibles, selon la singularité de chaque personne, de ses ressources, de ses talents et de sa compréhension de l‘Enfance.

Mais ce qui fait l’extra-ordinaire de ces temps de formation, c’est la valeur même de chaque participant.e qui a à cœur un métier vécu comme une responsabilité sociale phénoménale et qui porte l’intuition de sa vocation.
Il existe une véritable conscience des défis et obstacles au développement harmonieux et sain des tout-petits, liés aux contextes socioculturels, économiques et climatiques. En même temps, est présent le souhait de construire ensemble de nouvelles stratégies et propositions éducatives pour un mieux-être collectif, en favorisant l’épanouissement intégral de chaque enfant au sein de son environnement.

L’Enfance, un territoire exigeant
Au-delà des opportunités vécues sur ces deux territoires et dans le contexte actuel d’une pénurie toujours plus grande des professionnel.les du « Care », il est aussi important pour moi, de saluer l’implication et la persévérance de tous ces acteurs et actrices du terrain qui, au contact de l’Enfance, choisissent la VIE, L’ENTHOUSIASME, L’AUDACE et la PASSION, entraîné.es par l’ADN des tout-petits.

J’ai fait l’expérience de l’incroyable disponibilité à se laisser déconstruire pour mieux reconstruire, à accueillir l’autre dans sa différence pour accepter d’apprendre à partir d’une autre perspective. Capacité à créer, parce que le monde de l’enfance invite au « non figé ».

J’ai fait l’expérience de la quête incessante de sens des professionnel.les dans leurs gestes quotidiens auprès et avec les enfants. Capacité à se remettre en question, parce que le monde de l’enfance implique d’entrer dans le monde des incertitudes.

J’ai reconnu en chacun et chacune le défi de retrouver le cœur de son métier en souhaitant être dans l’Écoute et le Respect du tout-petit, en osant dénoncer les incohérences d’un système d’accueil qui étouffe le droit même de grandir en prenant le TEMPS. Capacité à accueillir et innover, parce que le monde de l’enfance se construit avec douceur.

J’ai perçu la volonté d’offrir et vivre des expériences significatives dans le quotidien de la vie collective, avec la détermination de croire en la SOBRIÉTÉ pour cultiver l’essentiel de la RELATION AU MONDE.
Capacité à transformer, pour répondre à l’être de liens qu’est l’enfant.

J’ai ressenti au travers des échanges, combien l’Enfance continuait de nous interpeller, de nous bousculer, et qu’elle porte en elle les ressources inestimables d’une humanité que nous espérons tous retrouver pour humaniser notre monde actuel, avec la capacité à s’émouvoir et à agir avec cohérence.

 

Merci à vous professionnel.les du terrain
Eje, puéricultrices, auxiliaires de puériculture, animatrices relais et de centres de Loisirs, éducatrices LAEP, psychomotriciennes, orthophonistes, atsem, infirmières, qui croyez avec persévérance en votre métier et qui engagez des actions émergentes, avec enthousiasme, à contre-courant des politiques du profit, de la consommation, de la rapidité, de la discrimination, de la concurrence, du marketing et de l’illusion.

Merci à vous d’accepter de travailler à resituer, heure après heure l’Enfance au cœur de nos urgences humaines, en accueillant les enfants avec leur vulnérabilité et leur richesse, leur immense désir d’aimer, d’être aimés et de devenir acteurs d’un monde qu’il reste à construire.


Quelques témoignages

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EJE, FORMATRICE,
CHARGÉE DE PROJET LE FURET – Formations subventionnées 
Isabelle Guillon Verne

PHOTOGRAPHIES
©Isabelle Guillon Verne

Publications Papier Numériques

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